TRAVAIL - Le pouvoir dans l’entreprise

TRAVAIL - Le pouvoir dans l’entreprise
TRAVAIL - Le pouvoir dans l’entreprise

Une organisation possède toujours un système d’autorité. Des objectifs et des normes sont transformés en consigne dont l’application est assurée par des cadres, y compris les agents de maîtrise.

Mais ces objectifs et ces normes ne sont pas intouchables. Au contraire, ils sont modifiés constamment en fonction des changements qui interviennent à la fois dans l’environnement et dans l’organisation elle-même. Une organisation possède un gouvernement qui définit objectifs et normes recevant ainsi une certaine légitimité. On ne parlera plus d’autorité à ce niveau mais plutôt d’influence, c’est-à-dire d’action exercée sur les partenaires sociaux dans le processus de prise de décision. De plus en plus, on reconnaît l’existence d’une vie politique dans l’entreprise industrielle, l’hôpital, l’université, par exemple, conçus alors comme des institutions. En particulier, depuis C. Barnard, il est reconnu que le chef d’entreprise n’est pas un monarque absolu, mais qu’il est situé dans un réseau de groupes qui cherchent à peser sur les décisions, en fonction des intérêts de leurs membres ou du secteur de production qu’ils assurent. L’image de l’entreprise comme un ensemble fortement intégré et conduit au feu de l’action comme un régiment est de plus en plus remplacée par celle d’un tout formé de sous-ensembles relativement autonomes, dont les intérêts sont toujours partiellement en conflit et entre lesquels existent ce que M. Crozier nomme avec justesse des «zones d’incertitude».

Enfin, au-dessus du niveau de l’organisation et de l’autorité, au-dessus même du niveau de la décision politique et de l’influence, se trouve toujours le niveau du pouvoir. Si l’organisation traite les problèmes de fonctionnement, si l’institution politique assure l’adaptation au changement, le niveau du pouvoir est celui du développement, c’est-à-dire de la capacité qu’a toute société d’agir sur son propre fonctionnement en se donnant des objectifs et les moyens de les atteindre. C’est ici qu’interviennent les rapports de classes.

La classe dirigeante n’est pas seulement celle qui détient l’autorité ou qui a le plus d’influence sur les décisions; elle est d’abord celle qui gère l’investissement, donc les forces d’autotransformation de la société, et qui, par conséquent, impose une accumulation dont l’investissement est décidé en fonction de ses propres intérêts. Considéré en lui-même, ce rôle de la classe dirigeante peut être nommé «domination»; mais, appliqué dans le cadre d’une organisation, on le nomme «pouvoir». Toute organisation autonome possède donc un système d’autorité, un système d’influence et un système de pouvoir, qui se combinent différemment selon les situations sociales.

De l’activité de production soumise à une classe marchande à l’activité soumise à une classe dirigeante de type technocratique, en passant par le capitalisme proprement industriel, on assiste, au moins dans les sociétés capitalistes les plus avancées, à une différenciation croissante de ces trois niveaux des organisations, accompagnant leur interdépendance croissante à l’intérieur de chacune des organisations considérées.

L’atelier artisanal qui produit pour le marchand n’est le lieu que de l’activité professionnelle; la classe dirigeante agit hors de l’atelier, sur le marché. Mais, en même temps, les rapports de travail sont immédiatement commandés par le prélèvement du profit marchand, comme le rappelle l’exemple extrême du sweating system (forme extrême de l’exploitation du travailleur artisanal par le capital marchand).

À l’extrême opposé, dans une entreprise à haute technologie, la gestion technique a une grande autonomie par rapport au pouvoir économique et, entre les deux, existent des mécanismes de décision; mais, en même temps, le pouvoir est beaucoup plus directement présent dans l’organisme de production, comme l’indique le mot «technocratie» lui-même.

1. La société industrielle

Si l’on considère d’abord la société industrielle comme le mode de production qui précède la société programmée, on vérifie les idées générales ci-dessus énoncées.

Le mode de production se définit en effet par deux mécanismes complémentaires: l’organisation du travail et l’économie de marché.

L’organisation du travail

L’accumulation ne porte plus seulement sur les moyens directs de production (terre, force de travail, par exemple) ou sur les moyens d’échange, comme les monnaies et les métaux précieux, mais surtout sur l’organisation du travail. Le capitalisme industriel est apparu quand un marchand ne s’est pas contenté de vendre le produit du travail d’ouvriers placés sous sa dépendance, mais a modifié la division du travail entre eux et a ainsi élevé la productivité et créé une source nouvelle et extrêmement importante du profit. Du début à la fin de la période industrielle, le maître mot est l’organisation. En France, au Creusot, sous le second Empire, apparaissent les premiers essais d’organisation rationalisée des ateliers. Avec Taylor puis Ford, la «rationalisation» prend toute son ampleur, par la détermination des meilleures méthodes (one best way ) dans le cas du premier, et l’organisation du travail collectif par l’introduction surtout des chaînes de production dans le cas du second.

Pendant toute cette période, aussi, s’accumulent les plaintes contre une extrême division des tâches, contre des cadences trop rapides, contre la monotonie et, plus généralement, contre la dissociation absolue de la conception et de l’exécution du travail. Dans d’autres rapports de classes, l’industrialisation soviétique a montré aussi l’importance centrale de l’organisation du travail et du rendement. Même quand elle utilise des techniques nouvelles, et on sait qu’elle en a peu utilisé dans ses débuts, l’industrialisation repose moins sur une élévation de la productivité par le recours à la science que sur la rationalisation du travail. L’entreprise n’est pas saisie comme un système mais seulement comme un ensemble de fabrication. C’est pourquoi on ne parle pas alors d’organisation mais d’entreprise.

L’entreprise dans l’économie de marché

Le second aspect de l’activité industrielle est caractérisé par l’entreprise. Le produit accumulé est investi conformément à l’image que cette société se forme de la créativité, c’est-à-dire le progrès, l’ouverture du marché, la liberté des échanges, des mouvements de capitaux, de travailleurs et d’idées. L’entrepreneur industriel n’évoque pas le chef d’entreprise, mais beaucoup plus l’homme d’affaires, celui qui risque ses capitaux en cherchant à créer de nouveaux courants d’échange ou de consommation. Dans une société capitaliste, c’est, par définition, le capital et sa reproduction élargie qui sont l’objet principal de l’activité de l’entrepreneur. La société industrielle est dominée par le décalage constant entre ces deux plans: les rapports de classes sont fondés dans l’organisation du travail, mais ils débordent aussi l’entreprise pour se situer au niveau de l’«économie» et de ses «lois» ou du développement volontariste de l’économie nationale. Entre les deux, l’entreprise est un niveau relativement peu important de la réalité. Du côté de la classe dirigeante, les organisateurs sont aussi des financiers ou des individus, collaborant avec eux, tantôt les entraînant, tantôt se soumettant à eux. Du côté ouvrier, on trouve d’un côté la soumission au capital, au marché, donc à la spéculation et aux crises, et de l’autre l’exploitation dans et par le travail, l’imposition de cadences rapides, d’un travail parcellaire. Et la réponse à ces contraintes est également double: affirmation d’une société des travailleurs, fondée sur l’activité directement productive, et volonté de conquérir un pouvoir étatique qui peut seul contrôler les intérêts financiers privés. Partout et toujours c’est ce même balancement, sous des formes très variables, entre le monde du travail, c’est-à-dire de la fabrication, qui est aussi celui où se forme le profit, et celui du marché où se joue le capital accumulé et dont l’inverse est un dirigisme étatique tel qu’il était conçu par une tradition socialiste remontant à Louis Blanc.

2. La société programmée

L’image traditionnelle de la société industrielle, qui ne cherche pas à se substituer à celle des économistes mais à esquisser une sociologie des rapports sociaux dans l’économie industrielle, en particulier capitaliste, ne convient plus à la description des formes les plus avancées de production; en réalité, celles-ci représentent un mode de production nouveau, la société programmée ou postindustrielle.

L’organisation de la «gestion»

Alors que l’accumulaion propre au système industriel repose sur l’organisation du travail, la société programmée apporte un autre facteur d’accroissement de la productivité: le progrès technique, qui est l’application de la science à l’industrie. Produits nouveaux, méthodes nouvelles, instruments de gestion cybernétique, un nouveau visage de la production se dessine, non seulement dans les entreprises proprement dites, mais aussi dans les organisations militaires et paramilitaires, hospitalières, et dans l’ensemble de ce qu’on a pu nommer les industries de la connaissance (knowledge industries ). La forme la plus avancée de cette évolution conduit à une société de services industrialisés, ce qui devrait être la définition du secteur tertiaire, une fois qu’on en a retiré les activités commerciales qui relèvent d’un système préindustriel et non postindustriel de production. L’entreprise est donc une unité: elle est un système géré par les techniques de la recherche opérationnelle ou d’autres formes d’analyse systémique. Certes, la formation du profit à partir de l’organisation du travail demeure importante; mais ce qui est propre à la société postindustrielle est l’organisation de la gestion plus que l’organisation du travail. Ce n’est plus le poste de travail, la chaîne de production ou l’atelier, qui est l’unité de base de l’économie mais l’organisation elle-même.

Deux conceptions opposées

La classe dirigeante ne recourt plus, dans ce modèle sociétal, à une image de la créativité qui est la libération des forces et des énergies grâce à l’ouverture de marché (ou à la victoire des forces populaires). Elle impose son pouvoir de classe en organisant l’ensemble du système économique, en manipulant la demande, en utilisant les moyens d’information de masse, en se préoccupant de la formation des attitudes des salariés et du contrôle de leurs activités sociales. Intégration qui ne prend pas la forme d’un plan autoritaire, mais plutôt d’un système polycéphale, peu coordonné et où chaque centre de décision répartit ses risques et diversifie ses activités.

Le pouvoir de la classe dirigeante n’est plus situé d’un côté en deçà et de l’autre au-delà de l’entreprise; mais il est un pouvoir de gestion globale, quoique non centralisé, du système économique. Parallèlement, on assiste à une intégration croissante des composants des revendications et du mouvement social des salariés

Au lieu d’une défense du travail d’un côté et d’un appel à l’État pour contrôler les marchés de l’autre, c’est un projet de contre-société, représenté de manière plus ou moins claire par le thème de l’autogestion , qui est opposé à un mode de domination, lui-même global, de la société. Dans la société industrielle, le domaine de l’activité sociale est dominé par un monde supra-social, le monde de l’économie, qui est celui où se libèrent des énergies naturelles et qui a besoin aussi d’être contrôlé. Dans la société postindustrielle, cette séparation entre la fabrication et l’économie n’existe plus; tout est système de production. La société apparaît comme le produit de ses décisions et, par conséquent, les rapports sociaux de production opposent deux modes de gestion de l’économie et de la société.

3. Trois catégories de centres de décision

Bien des signes montrent, dans les pays industrialisés, l’épuisement du modèle industriel du développement économique. Aussi bien les utopistes d’une société de l’équilibre, au-delà de la croissance, que les grands managers pressés de conquérir le nouveau pouvoir qui sera celui des grandes entreprises postindustrielles apprennent au public à reconnaître que le siècle du «progrès» et des «lois» de l’ économie est clos, que l’on ne vit plus dans une société évolutionniste mais prospectiviste, c’est-à-dire qui conçoit l’avenir comme le produit de décisions présentes.

Mais cela ne signifie pas qu’une société postindustrielle ne sera occupée que par des unités économiques du type qui vient d’être évoqué. On a déjà dit que ces organisations postindustrielles différencient de plus en plus nettement leurs niveaux de fonctionnement. Le niveau organisationnel y fonctionne de manière relativement autonome par rapport au niveau politique ou institutionnel, et plus encore par rapport au niveau du pouvoir, celui où se forme un modèle de développement. Dans la société industrielle, au contraire, si l’organisation était déjà un domaine autonome, régi par les commandements de la «rationalisation», l’entreprise comme centre de décision était encore confondue avec le pouvoir capitaliste.

Il est donc possible, en opposition avec les idées souvent admises, de ne pas reconnaître à la grande entreprise le rôle de détenteur du pouvoir économique. Le développement scientifique et technique, d’un côté, le système général de contrôle de l’activité économique, de l’autre, sont les éléments fondamentaux du pouvoir d’une classe dirigeante. Cela met l’accent, en particulier, sur l’importance de l’État, parce qu’il joue un rôle essentiel dans les investissements scientifiques (industries nucléaires, industries spatiales, recherche scientifique, hôpitaux, par exemple) et qu’il est l’agent principal du contrôle politique et idéologique de l’organisation sociale.

Plus précisément, il faut distinguer trois types de grandes entreprises au lieu d’accepter la catégorie unique des «grandes organisations».

Le premier type est celui de l’organisation qui est, par elle-même, un élément du système technocratique, à la fois parce qu’elle produit du progrès scientifique et technique et parce qu’elle est un centre d’accumulation des ressources consacrées par la société à un des aspects de son fonctionnement. Tel est le cas, par exemple, des hôpitaux ou des universités ou encore des centres de décision administrative; ils tendent à monopoliser les ressources affectées à la santé, à l’éducation ou à la planification, et par conséquent à diminuer les ressources consacrées à satisfaire les demandes populaires en matière de santé, d’éducation ou d’aménagement. Ici est le cœur du système technocratique où le rôle de l’État est donc le plus considérable.

Le deuxième type est celui de l’entreprise, qui est surtout un centre de décision, engagée donc dans un genre ou un autre de concurrence et qui est donc un élément d’un système politique. Ce type correspond largement aux entreprises proprement industrielles.

Enfin, il existe des entreprises essentiellement commerciales semblables, par exemple, aux grandes compagnies coloniales du XVIIIe siècle, et qui n’appartiennent à la société postindustrielle que par l’autonomie de leur fonctionnement organisationnel. Le cas le plus connu est celui des grandes compagnies pétrolières.

Cette typologie des entreprises montre que, si celles du premier type appartiennent entièrement à la société postindustrielle et en sont le centre, celles du deuxième type n’y appartiennent que comme centres de décision et comme organisations; en tant que porteuses d’un modèle de développement et d’un pouvoir de classe, elles appartiennent encore à la société industrielle. Enfin, celles du troisième type n’appartiennent à la société postindustrielle que comme organisations. En tant que centres de décision, elle se situent dans la société industrielle. Et le modèle de développement ainsi que le pouvoir de classe dont elles sont porteuses relèvent d’une société marchande.

Plus on entre dans une société postindustrielle, plus les formes proprement industrielles de production se dégradent. À côté des grandes entreprises innovatrices et le plus souvent en liaison étroite avec l’État se développe un capitalisme purement financier, celui des holdings des années vingt, celui des conglomérats aujourd’hui. C’est aussi ce capitalisme industriel décadent qui joue le rôle principal dans les nouvelles formes de l’impérialisme.

4. Revendications et relations sociales

Ces transformations du pouvoir économique s’accompagnent de modifications dans les attitudes des salariés à l’intérieur des entreprises.

Tout d’abord, dans le type le plus ancien d’entreprise, antérieur au grand mouvement de rationalisation et d’organisation du travail, le monde ouvrier est dominé par deux sources de satisfaction ou d’insatisfaction: d’un côté, l’autonomie professionnelle, de l’autre l’emploi. Les ouvriers qualifiés sont plus sensibles que les manœuvres aux conditions d’exercice du métier; les manœuvres sont plus directement soumis aux menaces qui pèsent sur l’emploi et dont ils sont les premières victimes. L’aspect défensif de l’action ouvrière est donc celui qui concerne les problèmes économiques généraux, tandis que l’aspect positif, c’est-à-dire l’affirmation de valeurs proprement ouvrières, est directement lié à l’expérience de travail.

Puis, dans la situation industrielle classique, et en se limitant à une société de type capitaliste, on voit la conscience de classe ouvrière se développer et atteindre son maximum de visibilité. Les conduites ouvrières sont déterminées par l’aspect central de la situation de travail, l’organisation, et dépendent donc du salaire considéré avant tout dans sa liaison avec le rendement. L’ouvrier est soumis, par les méthodes d’organisation du travail, au profit patronal; il ne défend plus son autonomie professionnelle; ou bien il exerce simplement une pression pour les meilleurs salaires, ou bien il conteste l’organisation du travail et, derrière elle, le pouvoir patronal. L’action ouvrière ajoute à cette contestation le recours, déjà indiqué, à un contrôle social de l’activité capitaliste, donc à l’intervention de l’État. Mais l’aspect central de l’action ouvrière est dirigé vers les conditions collectives de travail et de rémunération. L’action est centrée sur l’usine ou sur l’atelier. Le syndicalisme se développe avant tout à ce niveau: il est d’autant plus mobilisateur qu’il est proche de la situation de travail.

Enfin, dans les organisations de la société postindustrielle, la conscience ouvrière est en position renversée par rapport aux formes archaïques d’activité industrielle. D’un côté, l’action «positive» est dirigée vers l’ensemble du système économique; il s’agit moins de se protéger contre le change, les fluctuations de la conjoncture ou les pressions patronales sur l’emploi, bien que tous ces problèmes demeurent, que de viser une gestion collective de l’économie répondant aux demandes de la population. De l’autre côté, l’activité de travail elle-même relève largement du niveau organisationnel de l’entreprise, donc pose des problèmes assez autonomes par rapport à ceux du pouvoir économique. Les attitudes ici sont surtout défensives: on recherche des garanties, de la prévisibilité et, à la limite, un statut personnel séparé du rendement ou de l’activité, une certaine carriérisation, à défaut d’une réelle professionnalisation.

Il faut noter que les relations sociales dans l’entreprise évoluent parallèlement. Plus on s’approche des situations les plus évoluées, plus le domaine conflictuel se déplace vers le haut, laissant derrière lui des plages de plus en plus vastes dans lesquelles d’autres types de relations peuvent s’établir. L’entreprise, considérée comme centre de décision, comme unité politique, peut admettre que d’autres catégories que les actionnaires aient une influence, d’abord parce que les actionnaires eux-mêmes n’en ont pratiquement pas et parce qu’en fait les barons de l’entreprise ou certains syndicalistes, et bien souvent les syndicats, ont une influence réelle depuis longtemps. Il est possible de mettre en place un processus politique de planification à moyen et long terme, dans lequel la programmation de l’évolution des salaires intervient au même titre que des plans d’investissement, de fabrication, de recherche, d’implantation. Le domaine politique est celui des transactions.

Quant au niveau de l’organisation du travail, on y observe nettement un reflux de l’autorité patronale. Le rôle du contremaître comme agent d’autorité ne cesse de se dégrader. Plus souvent qu’on ne le croit, les délégués syndicaux disposent d’une véritable autorité. Les expériences très limitées de recomposition des tâches parcellaires sont importantes surtout en ce qu’elles impliquent une véritable autogestion de ce qui était autrefois une chaîne de production. Cela ne signifie nullement un progrès du pouvoir compensateur syndical. Mais la différenciation croissante des niveaux de l’entreprise – autorité, influence et pouvoir – indique que la tendance des grandes organisations est de voir se superposer une autogestion professionnelle, des mécanismes de négociation et de transaction dans la formation des décisions et un lieu du pouvoir et de la contestation qui déborde l’unité de production et s’étend à l’ensemble de la vie économique et sociale.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • TRAVAIL - L’organisation scientifique — L’organisation scientifique du travail, désignée communément sous le sigle «O.S.T.», comprend l’étude des structures permettant à une entreprise de fonctionner avec le maximum d’efficacité et l’étude des méthodes de travail applicables aux… …   Encyclopédie Universelle

  • ENTREPRISE - Gestion — Si toutes les entreprises peuvent se définir comme des unités élémentaires de production, le concept d’«entreprise» couvre des dimensions, des statuts et des structures singulièrement divers. Le vocable est ambigu: il vise ou visait encore voici… …   Encyclopédie Universelle

  • ENTREPRISE - Réforme — L’entreprise fait l’objet d’une mise en question qui prend parfois l’allure d’un réquisitoire. Des critiques sont formulées sur les plans économique, humain, politique; des propositions de réformes sont faites avec plus ou moins de précision; la… …   Encyclopédie Universelle

  • Entreprise Individuelle (EI) — Entreprise  Ne doit pas être confondu avec Enterprise. Au sens large, le terme entreprise s utilise pour des projets uniques mais d apparence risquée ou difficile (par exemple, un grand voyage ou une recherche scientifique), car il y a un… …   Wikipédia en Français

  • Entreprise privée — Entreprise  Ne doit pas être confondu avec Enterprise. Au sens large, le terme entreprise s utilise pour des projets uniques mais d apparence risquée ou difficile (par exemple, un grand voyage ou une recherche scientifique), car il y a un… …   Wikipédia en Français

  • Entreprise —  Ne doit pas être confondu avec Enterprise. Une entreprise est une structure économique et sociale qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (service) et financiers, qui sont combinés de manière organisée pour fournir des biens …   Wikipédia en Français

  • ENTREPRISE - Droit — Prétendre donner un aperçu du droit de l’entreprise, notamment dans ses aspects internationaux, peut paraître une gageure; il n’y a pas un droit de l’entreprise, s’appliquant en tous temps et en tous lieux à un organisme qui serait partout et… …   Encyclopédie Universelle

  • TRAVAIL — ON en a fait maintes fois la remarque: l’apparition du mot «travail» est relativement récente. Cela ne signifie certes pas que la réalité désignée par ce mot le soit également, ni qu’il existât jamais de sociétés se livrant à la complète oisiveté …   Encyclopédie Universelle

  • POUVOIR DISCIPLINAIRE (entreprise) — POUVOIR DISCIPLINAIRE, entreprise Depuis longtemps, le pouvoir disciplinaire fait partie intégrante des prérogatives du chef d’entreprise. Mais, depuis la loi du 4 août 1982, on substitue volontiers à l’expression «pouvoir disciplinaire» celle de …   Encyclopédie Universelle

  • TRAVAIL - La médecine du travail — La médecine du travail s’inscrit dans le cadre plus général des actions préventives qui contribuent au maintien de la bonne santé et de l’hygiène de la population, telles que les vaccinations systématiques ou le dépistage de certaines maladies… …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”